Acheter une voiture d’occasion, c’est souvent une histoire de chiffres, et parmi eux, il y en a un qui attire immanquablement tous les regards, à savoir le kilométrage. Mais que vaut réellement ce fameux compteur face à l’ensemble des paramètres mécaniques, techniques et historiques ? Faut-il s’en méfier, s’y fier ou carrément l’oublier ? Voici ce qu’il faut savoir avant de signer !
Un indicateur essentiel… mais loin d’être infaillible
À première vue, plus une voiture a roulé, plus elle a vieilli, moins elle vaut. Ce raisonnement simpliste, bien qu’ancré dans les mentalités, mérite d’être nuancé. Car si le kilométrage reste un indicateur incontournable, il ne dit pas tout. Une voiture affichant 180 000 km peut très bien rouler comme au premier jour, là où une autre, en apparence plus « fraîche », peut déjà être en sursis technique. C’est là que la nature des trajets effectués entre en jeu. Un véhicule de grande route, même avec un kilométrage élevé, souffre souvent moins que celui utilisé en ville, confronté aux démarrages à froid, aux arrêts fréquents et aux sollicitations brutales. L’usure ne se mesure donc pas seulement en kilomètres, mais aussi en conditions d’utilisation.
Un bon kilométrage, c’est d’abord un kilométrage cohérent
Si l’on cherche un seuil, disons que sous la barre des 200 000 km, une voiture bien entretenue reste intéressante. À partir de 100 000 km, on assiste généralement à une première décote sérieuse. Mais attention, une citadine essence qui plafonne à 70 000 km après dix ans de bons et loyaux services n’a rien d’exceptionnel. À l’inverse, une berline diesel taillée pour l’autoroute peut dépasser les 250 000 km sans broncher. Tout dépend donc du type de véhicule, de son usage et de sa motorisation.
La cohérence, voilà ce qui compte. Un véhicule qui cumule 10 000 km par an depuis sa mise en circulation, avec un historique limpide, des factures à l’appui et un entretien rigoureux, inspire bien plus confiance qu’un modèle aux données floues ou anormalement basses.
Attention aux pièges du compteur
Le compteur kilométrique a beau être un outil de référence, il reste malheureusement vulnérable. Les cas de fraude sont loin d’être anecdotiques. Grâce à des outils désormais accessibles à n’importe quel particulier, des vendeurs peu scrupuleux peuvent trafiquer un compteur en quelques minutes. Ce genre de manipulation peut gonfler artificiellement la valeur du véhicule, au détriment de l’acheteur. La parade ? Croiser les données. Factures, carnet d’entretien, certificats de contrôle technique, mais aussi HistoVec, la plateforme officielle du ministère de l’Intérieur, permettent de reconstituer l’historique du véhicule et de détecter toute incohérence. Un conseil : si vous avez le moindre doute, contactez le professionnel ou le garage ayant suivi l’entretien.
Faible kilométrage ne veut pas dire zéro souci
Autre idée reçue à balayer : une voiture peu kilométrée est forcément une bonne affaire. Faux. Une voiture qui roule peu peut souffrir d’un manque d’usage, notamment au niveau du moteur, de la batterie, des joints ou encore des pneumatiques. Une auto qui dort en extérieur ou qui enchaîne les démarrages à froid est parfois plus mal en point qu’un modèle qui aligne les kilomètres de façon régulière. Dans le même ordre d’idées, une voiture ancienne avec un faible kilométrage peut réclamer des frais imprévus : corrosion, pièces fatiguées, électronique capricieuse…
Le bon kilométrage dépend avant tout de votre usage
C’est la question centrale : que comptez-vous faire de votre future voiture ? Si vous prévoyez seulement quelques trajets urbains occasionnels, un modèle plus ancien ou plus kilométré peut parfaitement convenir, à condition qu’il ait été bien suivi. En revanche, si vous devez parcourir régulièrement de longues distances, mieux vaut investir dans un véhicule plus récent ou plus robuste, même s’il coûte un peu plus cher. Enfin, ne sous-estimez pas le rôle du carburant. Une voiture diesel est faite pour rouler beaucoup, au moins 20 à 25 000 km par an. En dessous, l’encrassement peut vite poser problème. À l’inverse, une essence est plus adaptée aux faibles kilométrages annuels.